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Pourquoi rouler à moto ?

Faire de la moto, ça sert à quoi, telle est la question qui t’interpelle. Philosophe de l’amour et métaphysicien du quotidien, parfois, le spleen s’abat sur toi et obscurcit la douce allégresse de ta routine réconfortante. Quand comprendras-tu, que, penser ce n’est pas forcément bon tous les jours, sous peine d’être envahi de terribles doutes inappropriés et de remettre en cause les fondements qui rendent ta vie plutôt agréable ? Te voilà parti, sur le terrain glissant du vague à l’âme et de la vacuité de l’existence, sur l’horreur des guerres dans le monde - et Dieu sait que Miss France a pourtant tenté d’y mettre un terme -, et pourquoi je vis, pourquoi je meurs et pourquoi je fais de la moto ? Culture Bike a déjà essayé de te répondre, c’était clair pourtant, mais ta détresse persiste et comme la journée risque d’être compliquée avec ces inquiétudes existentielles, on s’en va, de ce pas, redonner un sens à ta vie. Faire de la moto, ça sert à quoi ?



Rouler à moto, c’est être acteur

Évidemment, qu’un habitacle protège du bruit et de la fureur. Et c’est là tout le souci. Quand tu roules à moto, tu quittes le mode démo, inodore et sans saveur : les paysages, tu les vois, mais tu les respires aussi, le parfum du bitume détrempé, les effluves iodés, l’odeur des prés, du thym et du serpolet s’incrustent dans ton ride. De mateur frustré dans un pipe-show texan, dépouillé du son, de l’olfactif et du toucher, tu recouvres tes sens. De spectateur atrophié d’une course aseptisée, tu deviens premier rôle au contact du vrai, du cru et du vivant.

Rouler à moto, c’est être pilote

T’as pas de boîte automatique sur ta moto. C’est toi son maître et c’est elle que tu dois domestiquer. Apprendre à la connaître, à l’apprivoiser, pour faire corps avec elle. Son siège n’est pas réglable, sa selle à peine supportable, mais cette bataille, cet engagement, cette attention qu’elle te demande, c’est ça qui te remplit. T’es là où tu dois être, présent, conscient de ses soubresauts et changements de régime, de ses vibrations et de ses sautes d’humeur. T’es le seul à l’avoir domptée, le seul possédant le doigté pour la conduire et si ça, c’est pas une bonne raison de se lever heureux, sourire béat, mieux vaut ne pas se coucher.


Rouler à moto, c’est être libre

Copycat roulant d’une indocile Anna, libéré, délivré d’un formatage qui te rêve avec 4 roues et un volant, affranchi d’une société qui t’aura pas et qui te désire en idolâtre du pragmatisme, tu déclares la guerre au pratique et à la destination pour puiser ta force, non pas dans tes cheveux ou ta barbe folle, mais dans l’euphorie du voyage. Rejoindre B après avoir quitté A, c’est pas vraiment ton problème, ce qui t’intéresse, toi, ce sont les lignes courbes et non-parallèles que tu avales et profiter d’une virée qui se suffit à elle-même.


Rouler à moto, c’est être infiniment petit

T’aurais cru une seule seconde, toi, qu’on pouvait lier la physique quantique et la moto ? Et c’est pourtant flagrant comme rapprochement : quand tu roules, tu fais parti d’un tout. Pas celui de l’univers infini et inconnu et carrément flippant, mais celui des bikers. Les motos te rappellent cette vérité utile, que nous sommes petits et exposés une fois quittée l’apparente sécurité d’une voiture. Conduire un 4X4 conquérant anesthésie ton esprit, éteint l’insoutenable légèreté de l’être qui te consume. T’es rien ou pas grand-chose, juste un motard et c’est ça qui est bien.


Et bien si avec tout ça, tu n’es pas agité d’une irrépressible envie de gaz et de goudron, lâchant ton ennuyeuse déprime pour profiter de l’asphalte, c’est que franchement, t’es incurable, une cause perdue, un conducteur de Multipla refoulé et comme nous sommes hyper loin d’avoir la bonté d’âme et la pugnacité de Pascal, ce grand frère que tu n’as jamais eu, on te laisse ruminer et on s’en va rouler. Et justement, pour des idées balade à Nice, c’est ici.

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